Texte de Patrick Campeau
Lorsque vient le temps d’acquérir un moteur hors-bord, vous pouvez vous rendre chez un concessionnaire et acheter un produit neuf. Si vous avez toutefois un budget réduit ou des besoins particuliers, vous opterez fort possiblement pour un moteur usagé. Il est alors important de ne pas acheter n’importe quoi, sans procéder au moins à quelques vérifications.
Année de fabrication
Dans un premier temps, il faut identifier l’année de fabrication du moteur et non pas seulement se fier à la parole du vendeur. Il y a deux manières pour trouver l’année du modèle que vous souhaitez acquérir. Il suffit de regarder soit le numéro de série de l’engin ou le modèle exact de ce dernier. Ils sont habituellement plutôt difficiles à localiser. Il y a heureusement certains sites Internet qui vous aident à les trouver. Si vous ne réussissez toujours pas, contactez un détaillant qui vend cette marque précise de moteur. Ce dernier vous guidera pour vous permettre de le dénicher. Grâce à l’année de fabrication, vous aurez une bonne idée du prix à payer et vous pourrez faire des comparaisons.
Compression du moteur
Vous devez ensuite vérifier la compression du moteur. Pour ce faire, achetez une jauge à compression que vous trouverez, pour quelques dollars, dans un centre de pièces d’auto ou dans tous les magasins Canadian Tire. Pour faire le test, enlevez une bougie d’allumage et installez la jauge à compression dans l’orifice où était vissée cette dernière. Débranchez l’interrupteur de sécurité, communément appelé « kill switch », afin qu’il n’y ait plus d’alimentation au moteur. Faites tourner maintenant le moteur à quelques reprises, prenez la lecture sur la jauge et notez-la. Vous obtiendrez alors un chiffre. Cette donnée représente le nombre de livres de pression dans le cylindre. Vous devez refaire cette opération pour chacun des cylindres. Lorsque vous aurez les données pour tous les cylindres, vous devez les comparer. Idéalement, il faut que la compression soit la plus égale possible. Il ne faut pas par exemple, que quelques cylindres soient à 115 et qu’il y en ait un ou deux, à 95. Vous risqueriez alors d’avoir de graves problèmes mécaniques à court ou moyen terme.
Feu du moteur
Vous devez maintenant vérifier le feu du moteur. Pour y arriver, rebranchez tout d’abord le kill switch. Dévissez ensuite une bougie et laissez la partie supérieure de celle-ci connectée au fil d’alimentation électrique du cylindre. Placez la partie du bas qui produit les étincelles, directement sur une surface métallique et tentez de démarrer le moteur. Si des étincelles se produisent, cela vous indique que tout est en règle à ce niveau. Refaites cette opération avec chacune des bougies.
Câbles d’alimentation et tige d'embrayage
Lorgnez maintenant du côté du câble d’alimentation des gaz ainsi qu’à celui du câble ou de la tige de l’embrayage. Faites une inspection visuelle afin de voir s’il n’y a pas trop d’usure ou de jeu. Si le câble qui vous permet de passer de l’avant vers l’arrière ou de vous mettre à la position neutre vous semble sans tension ou qu’il est trop facile à bouger, à sa base, il se pourrait que cela indique une usure significative au niveau du pied du moteur.
Huile du pied de moteur
Il ne faut pas oublier de vérifier l’huile du pied. Si vous apercevez un peu d’eau ou que l’huile est blanche, cela veut inévitablement dire qu’il y a de l’eau qui s’est infiltrée dans le pied et que vous devrez faire changer les joints d’étanchéité.
Arbre de l’hélice
Jetez maintenant un coup d’œil sur l’arbre de l’hélice. Si l’hélice a déjà heurté des roches, cela peut l’avoir malheureusement crochi. Pour le découvrir, enroulez un bout de corde assez résistante, à plusieurs reprises, sur l’arbre. Placez le moteur en position neutre, puis tirez lentement, de façon à lui faire faire des rotations sur lui-même. Vous saurez tout de suite s’il est en bonne condition ou si de dispendieuses réparations s’imposent.
Pompe à eau
Il ne vous reste qu’à faire démarrer le hors-bord, après vous être assuré de l’alimenter suffisamment en eau. Regardez alors si le témoin d’eau fonctionne, ce dernier vous indiquera si la pompe à eau refroidit bien le moteur. Informez-vous auprès du propriétaire pour savoir quand il a fait changer sa pompe à eau, la dernière fois. Idéalement, on devrait effectuer cette opération à toutes les trois ou cinq années sur les petites cylindrées et aux deux à trois ans sur les gros modèles.
En terminant,
Une inspection générale de l’aspect externe et interne vous en dira également long sur le genre de traitement que votre futur investissement aurait pu subir.
Si toutes ces opérations vous semblent difficiles à réaliser, vous auriez intérêt à l’apporter chez un concessionnaire en règle. Il vous en coûtera moins de 125$, pour avoir l’esprit tranquille et vous assurer que vous faites une bonne affaire.
Texte de Patrick Campeau
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